A l’assaut de Melilla

L’avalanche de centaines d’immigrants à Melilla se solde par des dizaines de blessés

frontière Melilla

Le Ministère de l’Intérieur du Maroc et la Délégation du Gouvernement espagnol de Melilla ne partagent pas les mêmes visions sur les origines exactes qui ont vu la forte avalanche d’immigrants qui a pris d’assaut la clôture – frontière de Melilla le 22 juillet dernier.

Selon les autorités marocaines, un total de 300 personnes réparties en deux groupes ont pris d’assaut simultanément la clôture pour essayer de passer la frontière. Elles pointent aussi que cet événement s’est soldé par 33 blessés parmi lesquels 3 policiers marocains frappés par des jets de pierre.

Dans le communiqué transmis par le Ministère de l’Intérieur du Maroc, il est relaté que les 30 immigrants blessés côté marocain, l’ont été à cause des barbelés qui clôturent la frontière. Ils ont été transférés à l’hôpital Hassani de Nador.

De plus, on chiffre à 98 le nombre de détenus provenant de la frontière entre le Maroc et l’Algérie venus à la frontière de Melilla occasionner des pressions constantes depuis les bois proches de Melilla.

La Délégation du Gouvernement espagnol de Melilla a donné sa propre version des faits. Selon ses calculs, 500 immigrants auraient essayé de franchir la frontière même si finalement une centaine de personnes a réussi à rentrer dans la ville. La Délégation parle de 11 blessés qui ont nécessité une assistance médicale à cause des « conditions extrêmes » dans lesquelles ont eu lieu les assauts. Certains d’entre eux auront même besoin d’une intervention chirurgicale. Les chiffres de la même Délégation sont différents des autorités marocaines sur le nombre de personnes concernées et localisées dans la ville, ils parlent de 84 adultes et 11 mineurs supposés.

Les autorités des deux pays sont d’accord pour évoquer les altercations avec les immigrés des deux côtés de la frontière par les services de polices réciproques.

Pour cela, le délégué du Gouvernement espagnol de Melilla, Abdelmalik El Barkani, a dénoncé « l’agressivité » avec laquelle les immigrés ont tenté d’entrer dans la ville. Ce double assaut a eu lieu vers 05h00.

D’après les informations de sources policières, l’avalanche massive s’est produit en deux fois simultanément à 05h00 au Quartier Chinois, zone connue comme la Villa Pilar pour ses introductions. Une grande partie a été chassée par les forces de sécurité marocaine et espagnole des deux côtés des barbelés et une centaine a réussi à pénétrer.

La journée a été spécialement active dans la double clôture de six mètres de haut qui sépare Melilla du Maroc parce que vers 09h00, une troisième tentative d’assaut d’un groupe nombreux, peut-être organisé par ceux qui ont tenté en vain vers 05h00. Aucun des immigrants n’a réussi au cours de cette tentative à rentrer à Melilla.

La Guardia Civil, la Police Nationale et la Police Locale sont en train de rechercher tous les immigrants qui ont réussi leur introduction afin de les reconduire vers le poste de police et leur notifier l’application de la Loi sur l’immigration qui établit les modalités d’expulsion.

Néanmoins, cette démarche peut durer plusieurs mois voire plus d’un an. Et plusieurs fois, on ne peut conclure à l’expulsion car les pays d’origine des immigrants les renient et ne les acceptent pas comme des nationaux. Ils sont dans ce cas accueillis au Centre de Séjour Temporaire des Immigrants et peuvent y rester longtemps avant leur sortie vers la péninsule.

La dernière entrée massive de subsahariens à Melilla à travers la clôture a eu lieu le 09 juillet, plus de 40 immigrants ont réussi à s’infiltrer après un assaut organisé par une centaine de migrants.

Ces évènements nous rappellent encore que l’Europe – même en crise – reste une lumière pour des milliers de miséreux africains prêts maintenant à s’organiser en masse et de manière violente pour franchir les barbelés de l’enclave européenne du Maroc. Ces assauts vont probablement s’accentuer même si l’Espagne – premier pays d’accueil – traverse une crise économique gravissime et même si l’Europe tousse économiquement et privilégie une politique protectionniste envers les migrations.

 J’invite les lecteurs à lire la nouvelle « le chemin de croix de Saïdou » de Camille Goret dans la revue Gibraltar du premier semestre 2013 où on suivra les aventures de Saïdou immigré guinéen qui attend dans les collines au dessus de Melilla.

Traduit et commenté du site Elmundo.es par XPB

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